L'épidémie de grippe A a mis en lumière les nombreuses difficultés de gestion d'une crise sanitaire majeure, constate "Les Echos", qui consacre un article au sujet. La maladie a suscité un grand nombre de débats entre spécialistes, qui sont venus brouiller le message transmis au public. L'information a encore été compliquée par les suspicions de calculs politiques et de prises d'intérêts privés. "Dès que l'on parle des vaccins ou des antiviraux sur un mode positif on est vendu à l'industrie. Une partie du discours est de nature fantasmatique", souligne Jean-Marie Cohen, coordinateur national du réseau GROG. Les principaux débats portent sur l'efficacité de la vaccination et des antiviraux. Si certains médecins doutent de la pertinence de la vaccination pour freiner l'épidémie, d'autres s'offusquent de cette méfiance qu'ils jugent injustifiée et dangereuse, rappelant les bénéfices exceptionnels apportés par la vaccination aux populations mondiales. Le recours aux antiviraux est aussi sujet à polémique. Les deux molécules disponibles, Tamiflu et Relenza, ont été mises en avant en début de crise, mais on observe que leurs ventes progressent moins vite que l'épidémie, explique Jean-Marie Cohen. Il regrette que ces médicaments ne soient pas prescrits massivement, comme c'est le cas au Royaume-Uni, et rappelle qu'en cas d'infection "chaque minute compte". L'administration des antiviraux a déclenché une controverse sur le risque de donner naissance à une souche résistante du virus. Là encore, l'exemple anglais montre qu'aucune souche résistante n'est apparue à ce jour.
Les Echos - 09/12/2009
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