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lundi 6 avril 2009

Harcèlement moral – Violence perverse

La violence perverse est à distinguer de l'abus de pouvoir direct ou de la tyrannie. La tyrannie est une façon d'obtenir le pouvoir par la force. L'oppression y est apparente. L'un se soumet parce que l'autre a ouvertement le pouvoir. Dans l'abus de pouvoir direct, le but est simplement de dominer. Ici, l'abus de pouvoir est clair, il est même écrit. Chez un pervers, la domination est sournoise et niée.

La violence perverse se met en place insidieusement, parfois avec un masque de douceur ou de bienveillance. Le partenaire n'a pas conscience qu'il y a violence, il n'y a jamais de conflit franc. Si cette violence peut s'exercer d'une façon souterraine, c'est à partir d'une véritable distorsion de la relation entre le pervers et son partenaire. Les traits de personnalité narcissiques sont assez communément partagés (égocentrisme, besoin d'admiration, intolérance à la critique); ils ne sont pas pour autant pathologiques. Par ailleurs, il nous est à tous arrivé de manipuler autrui dans le but d'obtenir un avantage, et nous avons tous éprouvé une haine destructrice passagère. Ce qui nous distingue des individus pervers, c'est que ces comportements ou sentiments n'ont été que des réactions passagères, et ont été suivis de remords ou de regrets. Un névrosé assume son unité à travers des conflits internes. La notion de perversité implique une stratégie d'utilisation puis de destruction d'autrui, sans aucune culpabilité. Les pervers narcissiques sont considérés comme des "psychotiques" sans symptômes, qui trouvent leur équilibre en déchargeant sur un autre la douleur qu'ils ne ressentent pas et les contradictions internes qu'ils refusent de percevoir. Ils “ ne font pas exprès ” de faire mal, ils font mal parce qu'ils ne savent pas faire autrement pour exister. Ils ont eux-mêmes été blessés dans leur enfance et essaient de se maintenir ainsi en vie. Ce transfert de douleur leur permet de se valoriser aux dépens d'autrui.

A suivre…

10 commentaires:

  1. Pardon d'abuser mais vos réponses sont si intéressantes...Pensez vous que l' on puisse utiliser sainement une blessure d' enfance sans la transférer sur autrui ou la retourner contre soi-même? merci!

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  2. Chère filledufeu,

    Vous n'abusez pas le moins du monde !... Cette question est vraiment très importante. Je ne suis pas psy. Je suis simplement très sensible à la souffrance psychologique de mes semblables. J'ai étudié ce sujet de fond en comble mais n'étant pas professionnelle, ce que je vais vous répondre est seulement le fruit de mes lectures et de mon ressenti. Il faut le prendre tel quel.

    Le triangle de Karpman décrit 3 rôles relationnels : victime, sauveur, persécuteur. Nous avons souvent une dominante (ou préférence) même si nous sommes parfois capables de passer de l'un à l'autre en fonction des situations. Prenons l'exemple d'un parent "persécuteur" et d'un enfant "victime" de ce parent dans le cadre d'une relation perverse. Je pense qu'il existe plusieurs cas de figures une fois l'enfant devenu adulte :
    ---> La 1ère possibilité est que l'enfant reproduise ce qu'il a vécu et devienne à son tour persécuteur (comme son modèle).
    ---> La 2ème possibilité est qu'il reste dans un rôle de victime et se retrouve à l'âge adulte dans une situation de victime.
    ---> Une 3ème possibilité est la résilience. La résilience est un phénomène psychologique qui consiste, pour un individu affecté par un traumatisme, à prendre acte de l'événement traumatique pour ne plus vivre dans la dépression. La résilience serait rendue possible grâce à la réflexion, à la parole, et l'encadrement médical d'une thérapie, d'une analyse. Je pense que la résilience peut se produire sans thérapie... Boris Cyrulnik a écrit beaucoup de livres passionnants sur la résilence comme "les vilains petits canards".

    Afin de se donner toutes les chances de vivre une vie la plus équilibrée et harmonieuse possible, quand on a conscience d'avoir subi une blessure dans l'enfance et qu'il semble qu'elle ait un impact négatif sur soi ou les autres, je pense qu'il est nécessaire de se faire aider par un professionnel, et ce, au plus tôt. Pourquoi attendre ? Cette thérapie a pour objet de clarifier les choses, de faire la part de ce qui est bien et mal, normal et anormal, d'apporter les éléments nécessaires pour se construire, se reconstruire...

    Voici quelques liens pour clarifier les notions de résilience et le triange de Karpman :

    http://ithaque-coaching.over-blog.com/article-21751395.html

    http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9silience_(psychologie)

    Encore une fois, je ne suis pas psy. Il y a peut-être des erreurs, des raccourcis dans ma réponse qui n'est sans doute pas complète. En espérant qu'un professionnel viendra apporter sa pierre sur ce blog...

    Bien à vous,

    Hélène

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  3. Cette réponse me satisfait et vous valez amplement bien des spécialistes selon moi, merci du fond du coeur,Isabelle.

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  4. Bonjour à toutes les deux,
    Je trouve cette question d'utilisation d'une blessure d'enfance très intéressante.
    Je suis convaincue qu'on peut utiliser une blessure d'enfance pour en tirer une leçon bénéfique afin de construire son présent et son avenir. La prise de conscience des conséquences d'une blessure d'enfance sur nos comportements/relations etc. nous éclaire sur les rôles relationnels que nous jouons dans le triangle et peut donc tout à fait être le point de départ d'un travail de rééquilibrage qui va nous permettre de cesser de reproduire, soit en persécuteur soit en victime, ou de compenser en voulant sauver le monde, ou encore de la retourner contre soi.
    Pour moi deux éléments sont essentiels à ce processus: la prise de conscience d'une part et la mise en place d'actions concrètes d'autre part.
    Hélène, je ne suis pas psy non plus, mais en tant que coach qui s'intéresse aussi à la souffrance relationnelle et à la construction de relations saines et apaisées, je trouve vos réponses fort intéressantes :)

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  5. Merci Sylvaine pour cette vision otpimiste. Je suis d'accord avec vous et j'ajouterai que chaque blessure, chaque épreuve dans notre vie nous fait grandir chaque fois davantage. Même si parfois on préfèrerait bien ne pas grandir autant ! Il y a toujours un enseignement à en tirer qui façonne notre maturité et qui nous fait avancer plus vite.
    Dans toute épreuve il y a beaucoup à apprendre. C'est sur quoi il faut se focaliser pour prendre appui et avancer.

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  6. Bonjour, si je peux me permettre, mais Hélène je pense que vous ne m'en voudrez pas, je souhaiterai ajouter quelques mots à ces articles bien faits, et didcatiques. Je m'appuie sur ce que j'ai appris, bien sûr, mais aussi et surtout sur ma propre clinique, celle que je rencontre au quotidien. Cette question de blessure d'enfance est cruciale et récurante dans la demande des patients et des analysants. C'est aussi bien souvent un motif de consultation... Ce cadeau empoisonné transmis par les générations précédentes, une sorte de vendetta, dont on ne sait plus trop l'origine, mais qui est là, et qui empoisonne, qui empêche de vivre et empêche d'être libre.
    On peut en effet ne pas rester dans le statut de victime, et trans cender tout cela, encore faut-il le faire, en avoir le désir, la volonté et la force. Les pervers, les ogres et les ogresses ont une telle capacité de destruction, et d'étouffement que parfois il ne reste plus guère de place pour le désir (c'est justement le but, tuer le désir, an hiler l'autre, l'annuler, le gommer, l'ustensiliser...)
    Cela prend moult visage, de la violence, à la tendresse, en passant par la haine et l'amour, l'inceste et l'incestuel....
    On peut accepter, courber l'échine, prendre, ou refuser, ne pas transmettre, couper le lien, rompre le cercle, en rester là... Je le crois, j'en suis convaincue. J'ai coutume de dire, qu'on a le droit de s'affranchir d'une famille timbrée, ce qui fait rire mes patients...
    Hélène vous décrivez les étapes et les possibilités...
    Les travailler avec les patients ou analysants c'est très difficile, car il y a la souffrance; la douleur, la prise de conscience. Il restera une blessure...
    je ne crois pas en la fatalité, l'homme peut écrire le scénario de sa vie, mais faut il encore qu'il le veuille, le puisse..
    L'accompagner dans ce difficile cheminement est infiniment touchant, et singulier. Un enrichissement de part et d'autre,une aventure d'où chacun en sort grandi.
    Il faut aussi tordre le cou à ses fausses croyances
    Un enfant battu ne bat pas forcément ses enfants...Et heureusement !
    Encore faut-il et j'insiste, s'interresser aux victimes mais aussi aux agresseurs.. Qui sont aussi des victimes, d'une certaine façon.....
    La perversion, perversité, psychopathie, les troubles border line...La frontière entre le bien et le mal, ces deux notions.... L'autre... ? c'est là la fameuse question, qui est cet autre ? Que faire de cet autre ? A quoi SERT cet autre ?
    Bien cordialement
    Castor

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  7. Cher Castor,
    Je suis très touchée par votre message et vous remercie bien sincèrement pour votre contribution éclairée sur ce blog. En tant que professionnelle, vous nous rappelez à juste titre que, même si l'issue est favorable, le chemin reste long, douloureux et n'efface pas tout. La douleur est un signal d'alarme qu'il faut entendre. Je pense qu'il faut faire la démarche de se faire aider par un professionnel quand on sent que tout n'est pas clair, quand le mal-être est omniprésent... Dans son livre "le sexe des émotions", Alain Braconnier souligne le fait que la faiblesse de se sentir mal, déprimé, la faiblesse de se sentir triste, d'oser se confier, d'oser se faire aider... est en fait une force. Ce sont les personnes qui acceptent leurs "faiblesses" qui s'en sortent le mieux. La résistance, faire face coute que coute, épuise le corps qui finit par somatiser...
    Merci à tous pour vos contributions qui enrichissent grandement nos échanges.
    Hélène

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  8. Merci encore du fond du coeur, à vous Hélène, à Sylvaine et ma chère Castor avec qui je suis heureuse de partager ce blog remarquable tout comme le sien.

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  9. Vous avez raison, chère Hélène,se faire aider parfois est nécessaire, car ce chemin est difficle et seul on a pas toujours ce recul, le thérapeute permet de faire cette route en ac compagnant, faire un bout de chemin avec, guider, aider pour que l'autre, enfin,puisse affronter seul ce chemin là....puisse s'affranchir.
    C'est singulier et unique, comme je vous le disait, chaque rencontre est nouvelle, chaque rencontre est une histoire de vie, un morceau de vie. Je suis toujours infiniment touchée de la confiance des patients...De ce "dire" de leur souffrance au sein de cet espace de parole, ou de silence que je propose.
    Vous savez ça ne va pas toujours de soi,de venir, de faire cette démarche, de dire, de soulager, de se défaire un peu de ce fardeau, c'est si lourd parfois, souvent !
    Bien à vous
    Castor

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  10. Hors sujet:
    @ Castor, je suis ravie de voir qu'on peut vous lire quelque part, j'ai été séduite par votre façon d'écrire et de dire :)

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