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dimanche 19 avril 2009

Harcèlement moral – Hostilité froide

A la différence d'un conflit normal, il n'y a pas de vrai combat avec un pervers narcissique, ni de réconciliation possible. II n'élève jamais le ton, manifeste seulement une hostilité froide, qu'il nie si on lui en fait la remarque. L'autre s'énerve ou crie. Il est alors facile de se moquer de sa colère et de le tourner en ridicule. Là où le pervers narcissique excelle, c'est dans l'art de monter les gens les uns contre les autres, de provoquer des rivalités, des jalousies. Cela peut se faire par allusions, en insinuant le doute. La jouissance suprême pour un pervers est de faire accomplir la destruction d'un individu par un autre et d'assister à ce combat d'où les deux sortiront affaiblis, ce qui renforcera sa toute-puissance personnelle.

A suivre…

5 commentaires:

  1. J'ai effectivement consulté vos articles sur les "pervers". Je reconnais certaines personnes de mon entourage dans ces descriptions. Cependant, je ne peux m'empêcher de penser à la victime. Ok de reconnaître un pervers, mais la victime, pourquoi se laisse-t-elle victimisée ? Comment se comporte-elle ? Quels sont les outils qui peuvent lui permettre de se sortir de cette emprise ? Cela m'intéressait de lire des suggestions de réponses à ce sujet.
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    Avant de vous répondre et de vous donner quelques pistes (mes pistes), pensez bien que je ne suis pas psy, je ne suis pas professionnelle dans ce domaine. Je connais très bien ce sujet pour l'avoir étudié en long et en large et pour avoir été confrontée à ce problème personnellement et à travers l'histoire de deux autres personnes.

    Pour une réponse plus spécifique par rapport au problème que vous soulevez, il faudrait avoir plus d'informations. Je vais donc vous répondre et envisager différents cas de figures. Je dirais que cela dépend de la relation et de son contexte. Est-ce une relation parent-enfant ? Une relation de couple ? Au travail ?...

    Dans une relation parent-enfant (avec un parent pervers), la fuite est souvent impossible pour de nombreuses raisons comme la dépendance de l'enfant à cause de son jeune âge, l'amour naturel qu'il porte à son parent et l'empêche d'avoir le recul nécessaire, à cause du conditionnement installé dans la relation depuis la naissance... et beaucoup d'autres sans doute.

    Dans une relation au travail, la peur de perdre son emploi pousse souvent la victime à endurer le harcèlement. Un cercle vicieux s'installe et la victime commet davantage d'erreurs à cause du stress et de la fatigue nerveuse, ce qui amplifie l'impact du harcèlement. C'est une spirale infernale !

    Dans une relation de couple, cela dépend vraiment de la relation elle-même (avec enfant ou non, dépendance financière...). Il y a d'abord la séduction suivie de la mise sous emprise qui se fait indirectement par petite touches, sans en avoir l'air, puis la victime perd peu à peu ses repères sans vraiment se rendre compte de ce qu'il se passe. Avec le temps la victime a perdu son énergie, et quand elle sait, elle n'a souvent plus la force de réagir.

    Dans tous les cas de harcèlement moral, les pervers narcissiques ont ce comportement destructeur et infligent à leur victime des tortures qui ne laissent pas de trace. La victime perd ses repères, est isolée de ses proches, et perd son énergie. Ce mode de fonctionnement est le même que celui utilisé par les sectes. Nous avons tous des points faibles, des fragilités parfois passagères, des doutes... C'est là que le pervers agit ! Il sait parfaitement détecter ces petites failles et les utiliser pour manipuler ses victimes. Je pense que nous pouvons tous (quasiment tous) nous retrouver dans une situation de victime. Souvent la victime est une personne joyeuse, enthousiaste, pleine de vie. C'est ce qui attire le pervers. Face à un pervers la victime passe par plusieurs états de prise de conscience. Au début elle est séduite, éblouie, émerveillée par cet être qui ne parle que pour dire des choses très intéressantes... ensuite elle commence à voir mais elle n'y croit pas, c'est impossible, impensable, elle se fait forcément des idées... puis cela se confirme, elle finit par admettre l'impensable. Alors, elle pense être assez forte pour changer le pervers, puis, petit à petit, elle se vide de son énergie car rien n'y fait et le processus continue...

    Attention, certains comportements peuvent ressembler à du harcèlement alors qu'il n'en est rien. Sur le lieu du travail, on peut rencontrer des "dictateurs" qui abusent de leur pouvoir ouvertement, sans se cacher. Ces derniers font souffrir leurs collaborateurs mais c'est au grand jour. Il ne s'agit pas de l'action sournoise des pervers contre qui il est souvent difficile de trouver des "preuves" de leur agissement.

    Comment se sortir de l'emprise ? Déjà il faut savoir que le harcèlement moral existe et la façon dont il se manifeste. Savoir que cela existe, que d'autres l'ont vécu, que l'on n'est pas en train de devenir "fou". C'est la première chose. Quand la victime ne sait pas, étant isolée, il lui est extrêmement difficile voire impossible de sortir de ce système. Le premier "outil" est la connaissance. Ensuite, quand on sait, il est préférable d'être compris par quelqu'un d'extérieur pour sortir de l'isolement et surtout avoir un appui, un soutien, ce qui n'est pas facile non plus car le pervers fait tout pour que la victime endosse un comportement "tordu" à cause de ses réactions disproportionnées en rapport à ce qui se voit de ce qu'elle subit. Je dirais, quand elle sait (enfin) ce qui lui arrive, la victime pourrait trouver un appui sérieux auprès d'un professionnel, un psychologue ou psychiatre. Le danger encouru doit être pris au sérieux car la santé psychique et la santé physique sont menacées. Une chose à retenir : fuir est la seule solution dans 99% des cas. Il faut donc tout faire pour y arriver. Tout ce qui peut aider la victime à fuir, à reprendre son autonomie, à recouvrer sa liberté doit être envisagé. Peut-être des séjours loin du pervers si c’est possible pour se reposer et se ressourcer et pouvoir, peut-être enfin, prendre des décisions… Tout éloignement est bon. Il faut avoir à l’esprit que la victime arrive à un point où son état psychique est très affaibli. Le stress constant la paralyse. Elle ne retient plus rien, doit tout noter… Elle ne peut plus réfléchir normalement car son cerveau est mobilisé pour affronter le stress permanent.

    Concernant les deux victimes que j'ai connues... (2 histoires différentes) Quand elles m'ont parlé de ce qu'elles vivaient la première fois, j'ai compris immédiatement de quoi il s'agissait, car je savais. Je les ai donc écoutées et nous avons échangé sur ce qu'elles traversaient. Cette écoute leur a fait le plus grand bien. Enfin elles n'étaient plus seules ! Elles m'ont dit toutes les deux que je leur avais "sauvé la vie". Les mots sont forts, aussi forts que leur souffrance de l'époque...

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  2. Chère Hélène,sans m'épancher sur votre blog, mon père était un pervers et une personne de votre envergure m' a effectivement sauvé la vie, il n'y a pas d'autre mot, merci de ce que vous avez fait our d' autres, certains de mes élèves n' ont pas la chance de croiser des psychologues bien au fait, car la finesse des mécanismes est encore méconnue, 20 après vous m' en apprenez beaucoup.

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  3. Chère filledufeu, Votre message me donne des frissons... Vous savez, ce que je fais pour les autres je le fais bien volontiers. Je me dis que je n'ai pas traversé toutes ces difficultés pour rien puisque d'autres "profitent" de mon expérience qui éclaire un peu leur chemin. Merci pour toutes vos interventions sur mon blog. Vos questions poussent ma reflexion plus avant et cela me fait progresser. Vous savez, en tant qu'enseignante vous jouez un rôle très important. Vous ne remplacerez jamais les parents, ce n'est pas votre rôle. Néanmoins, malgré les difficultés que traversent les jeunes gens, il est des rencontres qui sauvent ! des rencontres avec des êtres remarquables qui montrent qu'il existe plusieurs chemins, que tout est possible même le meilleur. Et cela, c'est très important pour prendre le chemin de la résilience. Moins seul, avec des marques d'affection, d'attention, de bienveillance... Tout cela peut contribuer à compenser (un peu) les "mauvais traitements" et donner de l'espoir et le courage d'avancer dans la vie, mieux armé, de construire et réussir sa vie.
    Je reviendrai sur le thème de la résilience plus tard... J'ai donc du pain sur la planche (si je puis dire... :-) la souffrance au travail et la résilience !

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  4. Merci pour votre commentaire sur les victimes. La fuite est sans doute la solution in fine, mais avant de pouvoir prendre la décision, sans émotion, comment faire face à la honte ? Car tout semble être une question d'émotion.
    La victime n'est pas bien avec la situation et avec son pervers et elle en parle autour d'elle et elle dit qu'elle va partir, mais elle ne part pas et endure toujours et encore. Et comme elle ne part pas, elle a honte devant toutes les personnes à qui elle en a parlé. Et plus elle a honte, plus elle culpabilise de ne pas partir. Et elle se dit qu'elle n'en parlera plus jusqu'à ce qu'elle soit partie, mais c'est plus fort qu'elle. Et plus elle reste, moins elle se respecte.
    La honte face au regard des autres, qui ne comprennent pas qu'elle reste encore et qu'elle subisse la situation.
    Moi ce qui m'interpelle, c'est comment on peut en arriver à ce genre de situation. Comment peut-on ainsi peu se respecter quand on est victime. Avant la thérapie, n'y aurait-il pas des éléments de réponse dans des ouvrages de référence ? ou alors auprès de personnes qui "savent" ?
    Merci.

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  5. Je pense que prendre la décision de fuir se fera forcément avec beaucoup d'émotions. Après un vécu lourd comme celui d'une relation perverse, la rupture ne peut pas se faire sereinement mais elle est vitale. La victime dit qu'elle va partir et finalement reste encore malgré la honte... Déjà, si elle parle de partir c'est que les choses sont bien avancées dans sa tête. Elle a fait du chemin pour arriver à cette conclusion même si elle n'a pas encore réussi à mettre en pratique. Elle n'a pas encore la force de partir, de concrétiser cette volonté. Et puis rester, c'est peut-être avoir encore l'espoir que les choses peuvent changer et qu'elle soit enfin "réhabilitée" ! Souvent, la victime pense qu'elle a le pouvoir de "guérir" le pervers, qu'elle peut le changer.

    Je pense que la honte vient plutôt quand on sait que les choses ne changeront pas, quand on en est sûr, quand on est au bout de ce que l'on peut supporter... La victime ressent la honte car elle s'est faite avoir, on l'a dupée. Comment savoir où en est la victime ? Reste-t-elle alors qu'elle sait que rien ne changera et qu'il n'y a pas d'espoir ? Peut-être a-t-elle peur ? A moins qu'elle n'ait pas la force de partir ? Il y a aussi cette notion d'énergie. La victime, vampirisée, perd ses forces et ne peut plus réflechir avec dicernement. Prendre une décision n'est déjà pas facile dans son état mais la mettre en application est insurmontable. C'est difficile à comprendre de l'extérieur. La victime semble juste fatiguée mais intérieurement c'est un véritable cataclysme. Il faut bien voir que la manipulation conditionne la victime et qu'elle ne fait pas ce qu'elle veut. Cela s'est mis en place progressivement, insidueusement. C'est pour cela qu'il est mieux pour la victime d'être comprise par son entourage ou au moins par une ou deux personnes, pour être "accompagnée" dans sa démarche vers la liberté, pas facile à mettre en oeuvre quand on est seul. La victime a parfois le sentiment d'être folle, de ne plus "tourner rond"... Si elle trouve une épaule bienveillante pour la soutenir, cela l'aidera à franchir ce cap difficile du retour à la vie "normale". Elle se croit "nulle", le pervers lui a tellement fait sentir (et ressentir) ! Elle se croit peut-être incapable de partir, incapable de vivre seule, incapable de vivre sans celui qui décide tout pour elle depuis trop longtemps. C'est très complexe mais c'est ainsi.

    De même les femmes battues restent souvent (trop longtemps) parce qu'elles pensent que la situation peut changer. Alors elles endurent, des mois, des années, et le temps passe et elles sont toujours là...

    Il existe des associations qui pourraient donner des renseignements et des pistes pour aider une victime à s'en sortir. On doit trouver cela assez facilement sur Internet. Je n'en connais pas personnellement.

    (encore une fois, je ne suis pas une professionnelle dans le domaine de la psychologie... Je vous fais part de mon sentiment sur le sujet avec mon filtre personnel et les connaissances que j'ai acquises sur ce sujet)

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