D'après les données de l'OMS, l'autisme touche 400 000 personnes en France. Les garçons auraient quatre fois plus de risque de développer la maladie, qui reste difficile à diagnostiquer avant 3 ans, malgré un dépistage de plus en plus précoce des enfants à risque.
En l'état actuel des connaissances, un tel diagnostic "repose uniquement sur des signes comportementaux" car "il n'existe aujourd'hui aucun moyen biologique ou génétique" de déceler la maladie, qui peut de plus prendre des formes multiples, avec par exemple des sujets présentant un retard mental important et une absence totale de langage, et d'autres disposant de capacités intellectuelles normales voire exceptionnelles, comme c'est parfois le cas chez des personnes atteintes de la maladie d'Asperger. Le diagnostic de syndrome autistique repose sur le cumul de troubles de la socialisation, de la communication verbale et de l'adaptation.
Dans 10% à 20% des cas, l'autisme est associé à une autre maladie, de nature génétique ou métabolique, qui favorise sa survenue. Mais dans 80% des cas, on ne décèle aucune cause connue. Depuis le début des années 2000, la recherche a toutefois fait des progrès dans la compréhension de la maladie. Des mutations de gènes jouant un rôle dans la communication des cellules nerveuses ont été mises en lumière. L'imagerie cérébrale a par ailleurs permis de circonscrire une région du cerveau spécifiquement touchée par l'autisme. Il s'agit du sillon temporal supérieur, qui joue un rôle dans les perceptions sensorielles et dans le décodage des sons.
Des chercheurs français ont également décelé une autre piste d'explication. "Nous avons identifié en 2008 une mutation responsable d'un déficit en mélatonine chez des enfants autistes", indique Thomas Bourgeron, membre du réseau FondaMental. La mélatonine est une hormone sécrétée la nuit, qui assure le réglage de l'horloge biologique. "Or, 60% des enfants autistes souffrent de troubles du sommeil", ajoute le chercheur.
Un traitement basé sur cette hormone permet d'améliorer le sommeil des jeunes patients, mais aussi de diminuer leur anxiété et leur agressivité au point de leur permettre un retour à leur domicile familial. Un traitement basé sur une autre hormone, l'ocytocine (qui favorise l'accouchement et la lactation), aurait également des effets concluants sur l'agressivité des jeunes autistes, et sur leurs capacités de sociabilisation. Des études sont en cours pour confirmer cette piste.
Le Figaro – 08/02/2010
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