WASHINGTON — Des chercheurs ont identifié pour la première fois une variation génétique liée à la forme agressive de cancer de la prostate, la minorité des cas, ouvrant la voie à des traitements efficaces au moment de la détection précoce de la tumeur, selon des travaux publiés lundi. "Cette découverte répond à l'une des questions cliniques les plus importantes concernant le cancer de la prostate à savoir comment distinguer aux premiers stades de développement de la tumeur entre la forme agressive et celle se développant lentement", explique le Dr Jianfeng Xu, professeur d'épidémiologie et de biologie du cancer à l'Université Wake Forest (Caroline du nord, sud-est), principal auteur de l'étude.
"Bien que ce marqueur génétique n'ait pour le moment qu'une utilité clinique limitée, nous pensons qu'il offre le potentiel un jour d'être utilisé en combinaison avec d'autres variables cliniques et génétiques pour prédire quels sont les hommes atteints de la forme agressive du cancer de la prostate à un stade où il est encore curable", ajoute-t-il.
Le cancer de la prostate compte pour un quart de tous les cancer diagnostiqués aux Etats-Unis et la plupart des patients sont atteints de la forme à développement lent. Le cancer agressif de la prostate est la deuxième cause de mortalité par cancer chez les Américains avec 27.000 décès par an.
Les chercheurs ont identifié une variation génétique dite "rs4054823" liée à une augmentation de 25% du risque de développer une forme agressive de ce cancer. "Une seule variation génétique comme celle-ci n'est probablement pas suffisante en elle-même pour prédire le risque mais sa découverte est importante car elle indique que de telles variations prédisposant les hommes à une forme agressive du cancer de la prostate existent dans le génome", souligne le Dr Xu.
Au fur et à mesure que seront mises au jour d'autres variations génétiques liées au cancer agressif de la prostate, les médecins pourront faire des tests pour identifier les hommes à risque, non seulement au moment du diagnostic mais plus tôt dans leur vie, ce qui fait qu'ils pourront être soumis à davantage d'examens préventifs, relèvent ces chercheurs. "Déterminer les facteurs liés au risque d'avoir ou de développer un cancer agressif de la prostate est une nécessité urgente pour réduire les traitements excessifs actuels contre la forme de développement lent de cette tumeur", juge le Dr Karim Kader, un urologue de l'Université Wake Forest, co-auteur de cette étude, parue dans les Annales de l'Académie nationale américaine des sciences (PNAS) datées du 11 janvier.
Pour l'étude, les chercheurs ont analysé des données génétiques provenant de 4.849 hommes souffrant de la forme agressive du cancer de la prostate et de 12.205 autres atteints d'une forme à développement lent. Cette recherche comprend des participants à une étude des marqueurs génétiques de risque conduite par l'Institut national américain du cancer (NCI) et des études de populations menées aux Etats-Unis et en Suède.
AFP 11 janvier 2010
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