Après l'incident survenu le mois dernier sur une plage des Côtes d'Armor, causant la mort d'un cheval et le malaise de son cavalier, les analyses révèlent des niveaux très élevés d'hydrogène sulfuré, un gaz létal. Fillon annonce la création d'une mission interministérielle. Un humain meurt en une minute, s'il traverse une zone où stagne de l'hydrogène sulfuré à 1700 parties par million (ppm, également utilisées pour mesurer la pollution de l'air). Une concentration très rare pour ce gaz.
Selon les informations recueillies par Le Figaro, elle serait pourtant presque atteinte sur la plage de Saint-Michel-en-Grève, là même où un cheval avait trouvé la mort de façon foudroyante le 28 juillet dernier, son cavalier étant lui sauvé de justesse. Les experts de l'Institut national de l'environnement et des risques (Ineris) ont, à la demande de Chantal Jouanno, secrétaire d'État à l'Écologie, effectué des prélèvements d'air sur les amas d'algues vertes en décomposition sur les plages bretonnes. «Ces résultats sont mauvais», résume-t-on au secrétariat à l'Écologie. Dans les pires cas, la concentration avoisine les 1000 ppm selon les résultats dont Le Figaro a pris connaissance. A ce niveau, la mort est rapide et les méfaits sont de toute façon irréversibles. Car ce gaz s'attaque au système nerveux. Les victimes perdent conscience, montrent des symptômes de détresse respiratoire, souvent suivis d'un œdème. Cette exposition peut provoquer une amnésie, avec diminution des facultés intellectuelles.
Seuil relevé inquiétant
Dans les usines ou les raffineries, la réglementation fixe le seuil maximum à 5 ppm en milieu confiné… Les 1000 ppm relevées à l'endroit où le cheval s'est écroulé sont exceptionnelles mais néanmoins inquiétantes. Ce pic ne s'est présenté qu'au seul endroit de la plage où les algues n'avaient pas été ramassées, car le sol vaseux ne permet pas le passage des tractopelles. Tandis que le sable mêlé aux algues agit comme une chape et accroît la concentration de gaz. Ailleurs, des taux allant de zéro à 500 ont été mesurés, confortant les résultats du Centre de valorisation des algues (Ceva) qui avaient déjà effectué une enquête l'an passé. Ces niveaux restent élevés et peuvent provoquer des irritations des yeux et des voies respiratoires, ainsi que des maux de tête à répétition.
Jusqu'à présent, les pouvoirs publics se voulaient rassurants. Les algues sont normalement ramassées fraîches, pour déblayer la plage et éviter l'odeur pestilentielle de la décomposition. Les dangers sont donc limités aux amas déjà putréfiés. D'autant que l'odorat est neutralisé par l'hydrogène sulfuré.
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Article du 4 août 2009 : Un cheval tué par les algues
“Une minute a suffi pour tuer l’animal. Mardi dernier, alors qu’un cavalier se promenait près d’une plage des Côtes d’Armor, il s’est enlisé avec sa monture dans une mare d’algues mouvantes. Le cavalier, vétérinaire de formation, s’est évanoui. Il n’a eu la vie sauve que grâce à la présence sur les lieux d’un tractopelle chargé de ramasser les algues vertes, dont le conducteur avait assisté à la scène et a pu l’extraire de la vase.Selon la préfecture, le cavalier de 27 ans et sa monture se sont simplement “envasés dans une zone mouvante”. De leur côté, les gendarmes ont imputé la mort du cheval à un étouffement provoqué par la vase. Mais au vu des symptômes du vétérinaire et de son cheval, le médecin qui a soigné le cavalier et les associations de protection de l’environnement ont mis en cause le dégagement d’hydrogène sulfuré, que peuvent produire des accumulations d’algues vertes en décomposition.
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