La prise en charge de la douleur reste insuffisante en oncologie La prise en compte de la douleur des patients atteints de cancers est très inégale en Europe. D'après une récente étude, l'administration d'opiacés est dix fois moins élevée dans les pays de l'Est que dans les pays d'Europe de l'Ouest.
En Europe occidentale, la France consomme quatre fois moins de morphine par malade que l'Autriche, mais quatre fois plus que la Belgique et l'Irlande... La formation des médecins laisse par ailleurs souvent à désirer sur le plan de la prise en charge de la douleur. Son estimation est chronophage et peu gratifiante pour les professionnels. De plus, la douleur est souvent considérée comme secondaire en comparaison avec la maladie dans le cadre de laquelle elle apparaît. Le Code de la santé publique contient un article qui stipule que tout patient a "le droit de recevoir des soins visant à soulager sa douleur. Celle-ci doit être prise en compte et traitée".
Or, dans les faits, le fonctionnement hospitalier ne favorise pas cette prise en compte, car "les actes techniques sont financés, mais pas ceux qui sont plus intellectuels", souligne le Dr. Ivan Krakowski, du Centre de lutte contre le cancer de Nancy. En effet, "la souffrance n'est pas qu'un problème scientifique, il faut savoir communiquer avec le malade", ajoute le Dr. Krakowski. Une bonne prise en compte de la douleur se heurte aussi à un autre obstacle. Bien que les laboratoires continuent de mettre au point de nouveaux analgésiques, et de nouveaux modes d'administration à effet plus rapide (voie nasale ou gingivale), les effets secondaires de la morphine et de ses dérivés restent importants. Une administration prolongée risque par ailleurs d'entraîner une "tolérance à l'effet analgésique", souligne Frédéric Simonin. Ce chercheur à l'ARC a en effet pu constater que "quand on administre des opioïdes à des rongeurs, ils développent une hypersensibilité à la douleur".
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