Il est clair que le génie génétique est une méthodologie en pleine expansion qui a déjà apporté beaucoup en recherche fondamentale et qui apportera probablement aussi beaucoup dans le domaine de la recherche appliquée. Il faut néanmoins être réservé et ne pas vouloir lui donner une importance démesurée. Un certain nombre de questions restent en suspens. Pourra-t-on un jour greffer dans un organisme entier (animal ou plante) une nouvelle information génétique et faire acquérir un nouveau caractère héréditaire? Le problème est beaucoup plus complexe que celui de la simple amplification d'un gène dans une bactérie qui est un organisme unicellulaire.
Ce qui est rassurant, c'est que certaines règles générales ont pu être dégagées par les importants travaux dont, depuis trente ans, la bioéthique a été l'objet. C'est d'abord le respect de la personne humaine, les recherches biologiques modernes confirmant le caractère unique et irremplaçable de chaque personne. C'est, en second lieu, le respect de la connaissance. Telle recherche sur l'embryon peut soudain éclairer un domaine obscur du cancer. C'est ensuite le refus du lucre. Trop souvent les appétits financiers ont aggravé des questions dont la solution était relativement simple.
Les découvertes en génétique nous montrent que la nature préfère la diversité plutôt que l'uniformité. En effet l'uniformité est fragile. Si un facteur extérieur est défavorable à un individu, il le sera pour toute la population si elle est génétiquement semblable. Une population de cette sorte pourra disparaître rapidement. En revanche, une population hétérogène sera plus résistante et malgré la perte de quelques individus, elle ne disparaîtra pas aussi facilement. Les êtres humains sont tous différents. Ce sont nos différences qui font notre richesse. Les différences culturelles nous enrichissent intellectuellement, à condition d'accepter les différences d'autrui. Les différences génétiques nous assurent d'avantage de résistance et donc une survie de l'espèce humaine.
L'eugénisme est génétiquement une erreur puisqu'il entraîne une diminution des différences par la suppression d'individus porteurs de certains gènes, et donc une fragilisation de la population la mettant en péril. Le clonage est encore pire. Il uniformise la population ce qui l'appauvrit considérablement. Le métissage assure la survie de l'espèce.
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