Dans un dossier revenant sur l’aspect épidémiologique de la grippe A, le magazine "Science et Vie" se demande "pourquoi la catastrophe n’a pas eu lieu". La surmortalité redoutée par les experts, lors de l’émergence de ce nouveau virus, ne s’est pas avérée.
Selon les scénarios les plus pessimistes, la grippe A aurait pu contaminer 900 000 personnes par jour et entraîner jusqu’à 80 000 décès en France. Or, l’InVS fait état de 308 décès et 1 327 cas graves entre avril 2009 et mars 2010. Au niveau mondial, la grippe A a causé un peu plus de 17 000 décès, soit beaucoup moins que la grippe saisonnière, qui occasionne chaque année entre 250 000 et 500 000 décès dans le monde.
Sur le plan immunologique, une hypothèse se fait jour, qui expliquerait la faible mortalité de la grippe A. La majorité de la population mondiale ne possédait pas d’anticorps contre ce nouveau virus, mais un autre mécanisme immunitaire aurait joué un rôle protecteur : celui de la défense cellulaire, qui repose sur la destruction directe des cellules infectées par les lymphocytes tueurs. Cette défense aurait considérablement limité la gravité des infections.
En France, on estime qu’entre 15 et 20 millions de personnes auraient été infectées par la grippe A, mais que moins de 10% d’entre elles en ont développé les symptômes. Un scénario sans précédent dans l’histoire des pandémies grippales.
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