Le Comité Régional de Reconnaissance des Maladies Professionnelles admet l’existence d’un "lien direct" entre une exposition au bitume, dans un cadre professionnel, et le développement de certains cancers.
Toucher et inhaler ce produit dérivé du pétrole, dont certains composants sont reconnus comme cancérigènes, peut entraîner des cancers de la peau, des poumons ou de la vessie. Des facteurs aggravants ont été identifiés : plus la durée d’exposition est longue, plus le risque cancérigène est élevé. Certains sujets auraient également une plus grande susceptibilité génétique.
Des chercheurs du Centre International de Recherche sur le Cancer de Lyon ont pu constater que le contact du bitume avec l’épiderme d’un rat entraînait chez le rongeur une tumeur de la peau, puis de la vessie par transfert au travers du corps. Les études réalisées chez l’homme confirment ce constat, mais les chiffres sont statistiquement non significatifs.
L’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS) estime à 4 200 le nombre de personnes exposées aux vapeurs de bitume, à raison de 1 000 heures par an. L’INRS précise qu’il s’agit là de chiffres très approximatifs et certainement en deçà de la réalité "étant donné qu’on ne compte pas de nombreux ouvriers épandeurs émigrés, notamment d’Afrique du Nord, retournés chez eux".
Sur le terrain, des mesures de sécurité sont imposées par la loi depuis 2002 (port de gants, masques, chaussures fermées et combinaisons). Mais elles ne sont que peu suivies par les ouvriers et rares sont les employeurs qui les font vraiment respecter.
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