Du nouveau sur la douleur chronique Longtemps considérée comme un simple symptôme, la douleur chronique tend désormais à être abordée comme une véritable maladie par les scientifiques. Les nouvelles techniques d’imagerie médicale ont permis de mettre en lumière le rôle central du cerveau dans ses mécanismes. Irene Tracey, du Pain Imaging Neuroscience Group de l’université d’Oxford, a publié l’année dernière une étude dans laquelle dix ans de recherche en imagerie ont été passés en revue.
Il en ressort que la douleur chronique est liée à des modifications fonctionnelles et chimiques dans le cerveau. En d’autres termes, "la douleur n’existe pas tant que le cerveau ne s’en saisit pas", assure la chercheuse, pour qui ces constats suffisent à considérer la douleur chronique comme une maladie à part entière.
D’après une étude réalisée en 2002 et 2003, cette pathologie touche un Européen sur cinq. 22% des personnes concernées deviennent dépressives et 25% perdent également leur emploi. Le coût estimé de la douleur chronique en Europe serait de l’ordre de €200 milliards par an, et de $150 milliards aux Etats-Unis. Côté médicaments, la plupart des molécules existantes reposent sur des mécanismes d’action connus depuis l’Egypte antique, souligne le "International Herald Tribune".
Afin de favoriser la recherche de molécules innovantes, l’European Union’s Innovative Medicines Initiative encourage les chercheurs à travailler en collaboration avec les acteurs de l’industrie pharmaceutique. Steve McMahon, directeur du London Pain Consortium, indique que son équipe et d’autres groupes de chercheurs en Europe travaillent actuellement avec dix grands laboratoires pour faire avancer les connaissances dans ce domaine. Pfizer est l’un des acteurs les plus engagés dans la démarche. Le développement du tanezumab, un anticorps contre l’arthrose actuellement en phase III d’essais cliniques, est notamment évoqué. Le futur médicament aurait un potentiel de blockbuster.
International Herald Tribune – 23 mars 2010
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