Traiter le cancer du sein, et surveiller les effets secondaires tardifs On compte 52 000 nouveaux cas de cancers du sein par an en France. Le taux de survie à cinq ans est aujourd’hui de 84%. Pour les tumeurs traitées précocement, le pronostic est encore meilleur : "le taux de rechute à dix ans n’est plus que de 6%", alors qu’il était de 15% il y a quinze ans, souligne le Dr. Alain Fouquet, président de la 7ème Conférence européenne sur le cancer du sein, qui vient d’avoir lieu à Barcelone.
Désormais, les spécialistes s’emploient également à améliorer la qualité de vie des patientes, notamment en ce qui concerne les effets secondaires des traitements, qui peuvent survenir tardivement. "Certains effets secondaires apparaissent un à deux ans après le traitement, comme des troubles de la concentration ou de la mémoire. D’autres peuvent survenir jusque huit à dix ans après", explique le Dr. Etienne Brain, oncologue à l’Institut Curie. On sait par exemple aujourd’hui, d’après plusieurs études, que la radiothérapie augmente de 1,5% le risque de décès d’origine cardiaque. Les tumeurs entraînées par la radiothérapie, certains sarcomes ou cancers du poumon, sont d’une grande rareté mais existent. Le lien de cause à effet reste cependant à démontrer, et des études sont en cours autour de cette question.
Sur le plan médicamenteux, les spécialistes s’emploient désormais à cibler les traitements, lorsque cela est possible. L’herceptine, un anticorps qui permet de fixer le récepteur HER2, est ainsi proposé comme anticancéreux aux 10% à 15% de femmes chez qui ce récepteur est activé. D’autres médicaments permettent d’enrayer, par de multiples biais, la multiplication des cellules tumorales. "Nous connaissons aujourd’hui une vingtaine de formes de cancers du sein, et avons démontré que l’hétérogénéité existe dès les phases précoces de la maladie", indique la pathologiste Anne Vincent-Salomon.
Le volet préventif est également important pour les spécialistes, sachant qu’un tiers des cancers du sein pourraient être évités grâce une meilleure alimentation et davantage d’activité physique.
Le Figaro – 31 mars 2010
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