L'univers des différents chercheurs qui s'intéressent à la dyslexie est très hétéroclite. On trouve, entre autres, des neurologues, psychanalystes, pédiatres, psychologues, pédagogues, psychologues…
Parce qu'il n'y a pas eu d'explication étiologique de la dyslexie et comme plusieurs personnalités reconnues ont souffert de ce trouble, un grand nombre de spécialistes en ont fait un objet d'étude. Chacun y est allé de son hypothèse et de sa cure.
C'est ainsi que, pour le neuropsychologue, la dyslexie reste un dysfonctionnement cérébral. Pour le psychanalyste, c'est une difficulté de communication. Pour l'ophtalmotologiste, c'est un trouble de la perception visuelle. Pour l'orthophoniste, c'est un trouble de langage et pour le sociologue-généticien, c'est un phénomène héréditaire.
Cependant, on peut noter qu'à des degrés de gravité plus ou moins sévères, la dyslexie est souvent liée à certains troubles associés:
- De perturbations du langage oral
Aujourd'hui, on ne connaît pas l'origine (ou les origines) de la dyslexie. Même si nous connaissons des méthodes efficaces de rééducation, nous n'avons que des hypothèses quant à la cause de ces difficultés de manipulation du langage écrit.
Ce trouble est peut être dû à une malformation du cerveau au cours de la maturation pendant la vie fœtale au niveau de la zone du langage. Pendant la maturité du cerveau, chez la majorité des individus, une plus grande quantité de neurones seraient perdus à droite qu'à gauche. Ce phénomène ne se produit pas chez le dyslexique, et cela aboutit à un cerveau anormalement symétrique qui comporte un excès de neurones et de connexions.
L'imagerie cérébrale a permis de confirmer ces particularités anatomiques découvertes chez certains cerveaux de dyslexiques.
Les études réalisées dans ces différents domaines ont pu mettre en évidence que, d'une part, il est difficile de déterminer avec précision ce qui relève du génétique et ce qui relève de l'environnement, d'autre part, qu'il est délicat d'établir l'origine primaire ou secondaire des troubles psycho-affectifs dans la dyslexie. On sait aujourd'hui que la dyslexie peut être héréditaire dans certains cas. La probabilité que le vrai jumeau d'une personne dyslexique soit également dyslexique est de 68%, alors qu'elle n'est que de 38% pour un faux jumeau.
De même, si certaines pathologies cérébrales majeures ou mineures peuvent accompagner ou expliquer certaines dyslexies, une souffrance cérébrale minimale ne conduit pas nécessairement aux troubles du langage écrit.
Quant à l'influence des méthodes de lecture, qu'elles soient syllabiques ou synthétiques, phonétiques, gestuelles, globales ou analytiques, on ne peut en incriminer aucune; d'autant plus que la méthode la plus largement utilisée dans notre pays est la méthode semi-globale.
Enfin, il convient d'indiquer que pour la communauté scientifique qui épouse la thèse "du trouble spécifique du langage écrit", les difficultés d'analyse phonologiques sont reconnues comme étant à l'origine des troubles. Le cerveau présente des particularités dans sa morphologie liées à l'intensité du déficit phonologique et une activation des zones cérébrales différente dans l'espace et dans le temps de celles activées sur un cerveau de sujet non dyslexique.
L'imagerie fonctionnelle, en observant ce cerveau singulier au travail, aide à comprendre pourquoi il peine à la lecture.
L'enfant dyslexique a particulièrement du mal à distinguer deux sons présentés de manière rapprochés. Un enfant est généralement capable de discriminer deux sons distants de moins de 20 ms alors que la majorité des dyslexiques ne peuvent le faire que si l'intervalle mesure plus de 300 ms. Une telle anomalie peut modifier considérablement la perception des dyslexiques qui seraient alors de véritables sourds à certains sons du langage.
Quand il lit, le dyslexique bute sur les mots et comprend mal ce qu'il lit. Pour lui, la lecture est une véritable corvée.
Il existe deux formes majeures de dyslexie décrites dans les années 70 (1970) : La première est caractérisée par des problèmes de perception auditive et la seconde par des difficultés d'ordre sensorio-visuelle (Border 1973; Ingram, Jason et Blackburn, 1970; Mattis, French et Rappin 1975; Pirozzolo, 1979).
La dyslexie touchant la perception auditive du langage se traduit par l'incapacité de distinguer les phonèmes (ou les plus petites unités) du discours, d'où l'inaptitude à apprendre les liens entre les apparences visuelles et les sons des lettres et des mots. Ces troubles sont évidents aux plans de la discrimination, de la séquence auditive, de la concentration et de la perception auditive des émotions. On considère que cette forme de dyslexie cause le plus de difficulté en matière d'apprentissage de la lecture.
La dyslexie d'ordre visuo-spatiale est une cause moins fréquente d'un trouble du développement au chapitre de la lecture. Chez les étudiants atteints de dyslexie visuo-spatiale, la parole semble se développer normalement, mais par contre, ils sont incapables d'assimiler les exigences spatiales et visuelles requises pour acquérir des aptitudes à la lecture.
Aucun dyslexique ne présente exactement les mêmes symptômes. Les manifestations de la dyslexie sont diverses. Les différentes difficultés et anomalies observées sont :
- les substitutions de graphèmes visuellement proches : b/d - u/n... ;
- les substitutions de mots graphiquement proches (chauffeur/faucheur)
- les omissions (l'enfant oublie une lettre souvent à la fin des mots) : bar et ba, arbre et arbe
La lecture est très coûteuse en effort cognitif puisqu'elle repose entièrement sur un déchiffrage grapho-phonémique systématique. L'attention est entièrement consacrée au décodage. Le rythme de lecture est donc très lent et les problèmes de compréhension sont majeurs.
Les signes plus ou moins évidents de la dyslexie exigent une consultation professionnelle, des enfants non-dyslexiques pouvant présenter ces mêmes troubles. Un diagnostique, un bilan orthophonique ou une consultation dans un service hospitalier de pédopsychiatre doivent être impérativement établis, voire renouvelés.
Il est important de noter que tous les enfants de deux ans sont "dyslexiques". Donc, pas de panique si un enfant de cet age-là trace des lettres à l'envers… Cela se rétablira naturellement avec le temps vers l'âge de 6 ans. S'il n'est pas réellement dyslexique, il ne présentera alors plus aucun symptôme.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire